Ma démarche?
En anglais, well est "le puit"; spring est "le printemps" ou "la fontaine jaillissante". Wellspring peut être traduit par "la source originelle" (celle de la montagne) ou "le printemps agréable", d'où jaillit la florescence de la nature. A la même saison, l'énergie de notre organisme ré-émerge.
Nous avons touTEs une source d'énergie intérieure, qui est également un centre de régulation et de guérison personnel. Mon toucher entre en contact avec cette force vitale et vient induire du mouvement et de la conscience corporelle.
Mon point de vue sur le domaine du Bien-Être est qu'il devrait être rendu accessible à touTEs : aux gens moins fortunés ; aux personnes qui ont un rapport à leurs corps problématiques parce-qu'il n'est pas ordinaire, normatif, mince, genré, valide, rasé (ou pas) ; aux personnes qui ont un rapport au toucher, et à être touché, qui peut éveiller un passé nocif ou des émotions difficiles. Lors d'une séance, nous pouvons en parler, ou pas.
Vous êtes expertEs de vos sensations corporelles, et je souhaite établir entre nous une relation de confiance qui permettent des explorations où l'on puisse communiquer pour que votre expérience soit la plus bénéfique et positive possible.
De mon côté, je vis le toucher pendant les séances comme une expérience très physique, charnel et bienveillante. Tel un sculpteur, qui écoute et travaille les lignes et les points de sa matière, au bout de ses doigts. Tel un danseur aussi, je me laisse aller dans ma chorégraphie, en me connectant avec les besoins des corps (le mien et celui de la personne massée). Par la détente musculaire progressive, on redonne de l'espace à l'intérieur du corps, aux organes et aux voies de circulation. J'appuie à différentes doses, je suis les informations et j'oriente ; j'encourage les circuits lymphatiques et sanguins, les méridiens et voies énergétiques à se mettre en mouvement dans l'ensemble du corps, détendre des endroits noués, étirer des lignes musculaires et des articulations, dévoiler des zones oubliés, réveiller des voies bloquées. Respirer en conscience et en déliance.
Ces mouvements réveillent les principes d'auto-guérison. Pour autant, je ne conçois pas les séances comme un soin, mais plutôt comme une pratique de prévention absolument essentielle, qui a un impact autant sur le physique et le physiologique, l'émotionnel et le psychique.
Mon premier "salon de massage" était une cabane construite par un collectif spontané féministe qui ont appris ensemble à construire un abri, en 2015. Elle se situait au fond d'un jardin très agréable dans la maison où j'habitais, aux Minimes, avec quatre co-locataires.
Je l'ai utilisé pour exercer les techniques que j'apprenais en formation, auprès de mes cercles d'amiEs. Puis je l'ai rénové pour qu'elle soit encore plus chaleureuse, et mieux isolée. Elle était entièrement construite en bois de récupérations. Chauffée au poêle à bois, elle offrait les sons exquis et apaisant du bois qui brûle pendant les massages. J'y ai reçu des personnes de la communauté féministe, artistique et queer toulousaine pendant 3 ans.
L'illustration a été crée par une artiste, résidente de Mix'art Myris, Na/Da, après avoir reçu un massage dans la cabane.
A mon déménagement en Ariège, j'ai pendant un temps continué à utiliser la cabane. Puis, j'ai commencé à recevoir à Toulouse à Lasala sur la proposition d'un ami, qui créait une salle de soin chez lui, pour sa propre pratique. Lasala, également situé aux Minimes, 50 rue de Tunis, offre un cadre calme, agréable et lumineux, avec une grande fenêtre donnant sur un jardin sans vis-à-vis. Elle est spacieuse et accommodée d'une salle de toilettes pour le praticien et une autre pour le visiteur.
Aujourd'hui, je propose également des massages en Ariège, en déplacement à domicile ou à Engomer, près de Saint-Girons, dans une salle de soin très cosy, au-dessus de l'épicerie.
Mon entreprise existe depuis Février 2020, lancée juste à temps pour la nouvelle ère !
Ces prochaines années, je vais continuer à me former en Spiro-thérapie (techniques de respirations), en Ventouse-Thérapie (ventouses chaudes), et suivre un perfectionnement Ostéo-Musculo-Articulaire et Tendineux.
Le "Bien-Etre" aveugle multiples réappropriations culturelles (indienne, chinoise, japonaise, etc.).
J'observe et pratique les techniques de relaxation que j'ai apprise avec humilité, comme un savoir-faire qui propose des alternatives à la médecine occidentale "painkilling" (anti-douleur) de plus en plus chimique. C'est qu'on a pas besoin d'avaler mille choses extérieures pour aller mieux, notre corps nous fournit un grand nombre d'éléments de guérison et de plaisir, que l'on peut aller titiller, mouvoir, éveiller.
Prendre soin de soi est de l'ordre d'un équilibre intime, qui est aussi porté par notre environnement politique et social, par notre quotidien, de plus en plus difficile à vivre. Qu'est-ce qui est valorisé et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Qu'est-ce qui est payé par l'Etat, qu'est-ce qui ne l'est pas ? Qu'est-ce qui me fera vraiment du bien ? Voir plus loin ? M'autonomiser dans la compréhension de mon corps et de ma santé ?
Je cherche, j'apprends et je partage.
Et puis...
Détruire la croyance que l'intimité ne doit être partagé qu'avec des partenaires sexuels.
La distance des corps imposée par notre société nous isole, car nous sommes reliéEs aux autres, choses et êtres, qui nous entourent. Nous sommes fais de ce que nous faisons, mangeons, pensons, vivons, touchons; respirons. Organisme vivant et intelligent !
Utiliser ses qualités émotionnelles et sensibles comme une stratégie radicale contre cette société qui nous apprend que l'émotion est signe de faiblesse. Dire aux gens que tu tiens à elleux. Insuffler de l'espoir et du courage.
Les massages, un temps pour soi, pour connecter avec son corps et apprendre de lui, est un moment de regénérescence, de ressourcement. Il n'y a apparemment rien à faire, mais tout se passe à l'intérieur, ça bouge et s'éveille ; dans le relâchement de l'ensemble des muscles, ceux-ci vont pouvoir se placer autrement dans l'espace du corps, impactant l'ensemble de l'être, physique, émotionnel, mental et... relationnel.
Dans ce temps, il n'y a pas de normes, pas de jugements, pas de "social", pas d'obligations, en tout cas le moins possible... Les obstacles sont toujours là pour apprendre à rebondir, à mieux respirer, et à reconnaître le chemin idoine.
En général, on sort de la séance de massage sensiblement différentE pour affronter notre monde... quelque part vidé de son "trop plein". On peut alors se poser cette question : de quoi vais-je me nourrir maintenant ? Et peut-être faire de nouveaux choix / ?/
La connaissance de soi est une force progressive qui nous apporte estime et défense, écoute de nos complexités et de nos schémas émotionnels, respect alors de ce qui est différent.
L'émotion peut avoir la même nécessité de s'exprimer qu'un noeud musculaire douloureux qui s'ébroue pour se détendre. Sentir cela en soi qui vient et qui va.
Ce que je propose et pratique est de l'ordre de la connexion entre êtres sensibles, entre corps, ancrés dans un sol fertile. Bon, ça fait peut-être hippie pour toi, mais je suis très pragmatique et expérientiel. En fait, je le vois aussi comme une mise en pratique possible de la solidarité humaine.
La culture occidentale a pour beaucoup perdu ses racines, ses savoirs ancestraux propres. Comme amnésique, elle évolue en se construisant sur d'autres cultures, piquées par habitudes colonialistes, en s'appropriant des savoirs lointains qu'elle va appeler "alternatifs" et percevoir comme "nouveaux" ou "rafraîchissants". Ces savoirs ne sont ni en parallèle ni à l'extérieur de nous. Ils ont toujours existé, qu'ils aient été à des moments détruis et effacé, à d'autres moments transmis, échangé et magnifié. L'important est la préservation de la santé et prendre pour soi ce qui nous redonne force et goût à la vie. L'important est de se recentrer sur ce qui nous définit et ce qui nous permet de donner du sens au collectif, sans artifices culturels inappropriés.
En vérité, la société occidentale actuelle peut bien regarder son coeur d'artichaut et ne jamais reconnaître la fleur qu'il pourrait devenir. Sur le thème de la reliance à son corps, à ses sensations et à son environnement, nous Occidentaux, avons beaucoup à apprendre des cultures plus anciennes, avec moins de dépendances technologiques et d'intermédiaires scientifiques catégorisants.
J'apprends encore à naviguer dans mon histoire, celle de mon pays et plus largement au travers des cultures qui me touchent et m'enseignent.
Je réfléchis à mon rapport à l'argent et à gagner de l'argent par les massages depuis mon diplôme en 2015. Comme dit précédemment, ma démarche est de rendre ma pratique accessible à un maximum de personnes. Une des limites à cette accessibilité peut être l'argent. De plus, je souhaite prendre soin de mon énergie et de mes capacités personnelles. Je ne veux pas (et ne peux pas) entrer dans la rentabilité professionnelle que la société attend de moi.
Le cadre légal d'auto-entrepreneur qui m'est donné d'utiliser impose : d'un côté une impossibilité des remboursements des massages Bien-être par la Sécurité Sociale (à part quelques mutuelles), et de l'autre côté, ce statut ne me donne ni accès à des aides à la formation, ni au chômage, ni à la retraite. Pour vivre, je reçois donc encore des aides sociales CAF, calculées proportionnellement à mon "Chiffre d'Affaire".
Je décide d'un prix minimum pour lequel je suis d'accord de consacrer environ 2h30 de mon temps à quelqu'un. C'est 30€. Je décide également que je peux discuter avec des personnes pour faire des échanges de service.
Un tarif ordinaire pour un massage long (1h3O) navigue entre 60€ et 120€ selon les régions et les établissements.
Avec ces informations, je demande à ce que la personne qui paie pour mes services juge de ce qu'elle peut donner selon ses ressources, son budget santé, ainsi qu'en sa conscience solidaire. Solidaire envers moi bien sûr afin de me soutenir dans mon travail, dans un avenir, mais aussi envers les autres personnes que je masse pour 30€. Ainsi, cette démarche équivaut au "tarif suspendu" dans les épiceries, dans lequel une personne peut contribuer financièrement au massage de quelqu'un d'autres qui a moins de ressources.
Tu pourras donc lire dans la partie "Tarifs" du site internet: iciIl est délicat de discuter finance auprès de chaque personne, mais je trouve cela très riche (ahah) humainement et éthiquement.
J'ai toujours aimé le toucher et le mouvement.
Je m'intéresse beaucoup aux corps et à ses possibles transformations.
Le corps.
Je le vois comme l'habitat en changement constant de son être, qu'il est bon d'entretenir, d'y porter une attention régulière, d'y apporter de la vigilance et de l'amour, autant au niveau mécanique et physiologique qu'au niveau psychologique et énergétique. Dans le temps d'une vie, le changement peut être subtil comme il peut être fulgurant. Par exemple, les saisons et l'âge modifient subtilement nos énergies et nos possibles, mais les douleurs, les chutes, les maladies ou les transitions modifient le corps de manière beaucoup plus visible, ressentie et exige alors de nous que l'on compose avec.
J'ai été un voyageur, j'ai vu mon corps changer selon les environnements et les choix que je faisais. J'aime la phrase "Home is where my heart is". J'ai appris (et j'apprends) à connaître l'espace dans lequel mon coeur vivait afin de prendre soin de lui. Cet espace n'est pas que physique, il est énergétique et physiologique, tout autant qu'il est social et politique.
Le corps.
Je le vois comme une expression de soi, qu'il est bon de s'approprier, de connaître, d'y amener de la conscience et un sentiment de liberté et de force personnelle. Je considère les massages intéressants autant pour la détente musculaire qu'ils apportent, le retour à soi, à son souffle, à sa circulation interne, que pour la façon dont ils permettent de se réapproprier son corps, d'augmenter l'estime de soi car le corps sait se guérir et se renforcer. Le corps sait ce qu'il est et ce qu'il a à faire pour continuer à exister. La personne peut savoir ce qu'elle doit ou peut faire. Il "suffit" qu'elle se sente manoeuvre-responsable de son corps.
J'aime les forces féministes qui disent "Mon corps m'appartient" et je crois que cela peut s'appliquer à tout êtres (c'est-à-dire pas uniquement aux femmes cis valides et blanches d'où est né le féminisme).
Dans ma démarche, il me tient beaucoup à coeur d'être attentif au consentement et donc à la communication avec la personne que je vais masser. Je prends toujours un temps d'échange verbal, de rencontre brève, pour entendre la personne me dire ses attentes et ses besoins, ses limites aussi si elle en a, que ce moment de détente soit le plus adapté et respectueux possible. Qu'il convienne à son désir. Que son désir ait sa place.
Je suis notamment particulièrement intéressé par le fait de travailler le toucher vers un plaisir et un bien-être qui ne soit ni de l'ordre de la sensualité, ni de la sexualité, mais qui soit une connexion aux vivants, à son corps, à un plaisir de se sentir en vie. Tout au moins, une reconnaissance d'être dans un corps en circulation.
Après un massage : sentir ses deux pieds sur terre et son corps aligné et souple.
De plus en plus, je suis passionné par le pouvoir de la respiration. Je prends aussi un temps de respiration abdominale commune avant de rentrer pleinement dans le massage. Pour moi, c'est un vecteur fondamental de l'apaisement corporel et psychique. C'est aussi une pratique active pour la personne qui se fait soigner pour entrer en communication avec elle-même et avec son thérapeute.
Le travail de la respiration, le lâcher-prise avec consentement, le développement de l'ancrage en son corps et sur terre, la conscience de soi, la régénérescence énergétique, la revalorisation de soi… Tout cela est complémentaire ou même élémentaire d'une pratique d'auto-défense, d'art martial ou de pratique spirituelle.